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La photographie post-mortem est-elle toujours d’actualité ?

La mort, événement inévitable et souvent redouté, est un sujet que nous évitons autant que possible. Les photographies post-mortem, capturant des moments de deuil et de perte, illustrent cette réalité douloureuse. Ces photographies, qui ont débuté au 19ème siècle avec l’avènement du daguerréotype, permettaient l’obtention de portraits idéaux avant les obsèques et l’enterrement, souvent conservés en souvenir par les proches. Examinons l’histoire, l’évolution contemporaine et la dimension légale et morale de cette pratique.

La photographie post-mortem était effectivement très répandue au 19ème siècle, particulièrement dans les pays anglo-saxons, en Angleterre, et en France. Le daguerréotype, mis au point par Joseph Nicéphore Niépce et Louis Daguerre, était une révolution technologique de l’époque, permettant d’obtenir des images positives en capturant les scènes de la chambre noire sur des plaques d’argent.

Cette pratique était particulièrement prisée par les familles aisées qui souhaitaient conserver un souvenir visuel de leurs proches défunts, mettant souvent en scène le défunt dans des poses naturelles ou accompagné de membres de la famille vivants, et parfois d’animaux de compagnie. Les ateliers de photographie, tels que l’atelier français Frascari dès 1842, offraient ces services à domicile, témoignant de la popularité de cette pratique.

  • Période victorienne : Étant donné le taux de mortalité infantile élevé, les portraits des nourrissons et des jeunes enfants étaient particulièrement communs, avec les familles commandant plusieurs tirages.
  • Déclin : Avec l’avènement de la photographie instantanée à la fin du 19ème siècle, la pratique a connu un déclin.

Aujourd’hui, la photographie post-mortem a évolué et prend diverses formes. En Europe de l’Est, elle subsiste sous forme de mise en scène du défunt, bien que cette pratique soit controversée. En Europe, elle est principalement utilisée à des fins médico-légales et documentaires, avec des médecins légistes et des agents de la police photographiant les scènes de crime et d’autopsie pour mieux comprendre les circonstances entourant le décès.

Le milieu artistique et médiatique exploite également cette pratique, avec des artistes comme Joël Peter Witkin, qui créent des œuvres d’art à partir de photos de cadavres, et des journalistes documentant les horreurs de la guerre et de la dictature.

Sur le plan juridique, bien que la photographie post-mortem ne soit pas explicitement interdite, plusieurs lois protègent la dignité et la vie privée du défunt. L’article 16-1-1 du Code civil stipule que les personnes décédées méritent du respect, limitant ainsi la diffusion et l’exploitation commerciale de ces images. L’article 9 du code civil protège également le droit à l’image et à la vie privée du défunt.

La législation actuelle cherche donc à trouver un équilibre entre le respect dû au défunt et la liberté d’expression, et la question du voyeurisme et de l’exploitation de l’image des défunts demeure un sujet délicat et souvent débattu.

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