L’islam considère la mort comme un état transitoire permettant d’aller dans l’au-delà. Selon la croyance islamique, l’âme du défunt reste dans la sépulture pendant une quarantaine de jours. Son accompagnement est indispensable lors de cet événement funeste. La dépouille elle-même fait l’objet d’une purification pour faciliter ce passage. Pour y voir plus clair, nous allons faire le point sur les rites funéraires dans l’islam dans cet article.
Le cérémonial d’obsèques dans l’islam
Comme les autres religions, l’islam possède ses propres rites funéraires. Le Coran n’indique pas ces rituels. Ils sont mis en place par les imams au cours des siècles passés et perdurent jusqu’à nos jours. Ces rites ont leur importance dans le passage de la disparue dans l’au-delà. Les principes de ces rituels funéraires s’articulent autour de l’accompagnement de la personne décédée, de la préparation du corps et de la mise en terre.
- L’accompagnement du défunt dans l’islam :
La coutume islamique veut que la personne en fin de vie ne doive pas être laissée seule. Sa famille, ses proches doivent l’entourer. L’entourage ne devrait pas verser de pleurs ni gémir afin que le mourant puisse s’en aller en paix. Le mourant doit cependant être capable de réciter une prière avant de mourir. Si cela ne lui est pas possible, ses proches doivent le faire à sa place. Au moment où il rend l’âme, les personnes présentes doivent aussi fermer ses paupières et mettre une couverture sur sa face et son corps. La dépouille sera ensuite soumise à la toilette funéraire.
- La préparation du corps :
Dans la tradition musulmane, le corps ne doit pas faire l’objet de thanatopraxie, de don d’organes ou de crémation. Elle n’accepte pas non plus la pratique d’autopsie que si cet examen est imposé par la justice. Le corps doit être nettoyé à grande eau selon le principe de purification. Au cours de ce nettoyage, la dépouille est tournée vers la Mecque. Elle ne doit avoir aucune trace de saleté ou de salissure. Les 4 préparateurs du même sexe que la personne décédée peuvent se servir d’un savon. Après le rituel de purification, ils utilisent trois linges blancs propres pour le séchage du corps, puis ils étendent les bras du défunt le long de son corps avec les paumes orientés en haut. La dépouille sera ensuite enroulée dans une toile dans laquelle on l’ensevelit. Pendant ces opérations, les proches récitent la prière des morts. Le conjoint de la personne décédée peut effectuer ce rituel. A noter que les préparateurs de la dépouille doivent avoir de la piété et se purifier avant d’entreprendre ce nettoyage. Une fois ce rituel achevé, les proches, les amis et la communauté peuvent venir pour présenter leurs condoléances.
La préparation du corps doit être effectuée rapidement car l’inhumation doit se dérouler au plus tard 24 h après le décès, soit juste après la signature de l’acte du décès. Cette obligation de mise en terre concerne également le cas des personnes mortes à l’étranger ou des dépouilles envoyées en terre d’origine.
- La mise en terre dans la religion musulmane :
L’inhumation en terre consacrée est une coutume dans la tradition islam. Mais il n’existe pas un tel endroit en France. Les musulmans sont inhumés dans les carrés professionnels ou dans les cimetières musulmans. Les participants récitent la shadada pendant qu’on porte le corps posé dans le cercueil vers le cimetière. Normalement, le corps doit être porté en terre sans le cercueil mais la législation française impose la mise en bière.
Le convoi et l’assistance vêtus discrètement respectent le silence. Les musulmans qui les croisent sur la route rejoignent le convoi funéraire. Les femmes et les enfants ne suivent pas le cortège. Ils viennent rendre hommage après la mise en terre. Lors de la mise en terre, le visage du défunt doit être orienté vers la Mecque. Chaque personne présente jettera ensuite trois poignées de terre dans la tombe avant la fermeture de la tombe avec une pierre tombale.